Le chercheur absolu

Publié le par ANATA

Extrait du livre "Le chercheur absolu" de Théodore Monod






Résumé de la couverture du livre :

 

Quelques hommes ont eu le rare privilège d’être tenus, par leurs contemporains comme des consciences de leur époque, Théodore Monod fut de ceux là.

 

Disparu à l’âge de 98 ans, ce savant humaniste estimait de son devoir de mettre en garde les hommes contre leur égarement et les dangers qui menacent la planète. Pendant plus de 70 ans, Théodore Monod a parcouru les déserts afin de retrouver la genèse de notre planète et permettre qu’émerge le « nouvel homme ».  Celui-ci sera, à part entière, « fils du ciel et de la terre » grâce à l’élan de la spiritualité.

 

Ce livre fut pour ce sage, l’occasion de faire un point et de revenir sur les étapes d’un parcours humain et scientifique exceptionnel. Mais le passé n’était selon Théodore Monod qu’une source à partir de laquelle il convient d’établir la critique du présent pour mieux se projeter sur l’avenir. Théodore Monod voulait préparer un homo sapiens du troisième millénaire libéré de ses inutiles scories et de l’instinct abusif de possessions propre à notre fin de siècle.

 

Extrait et citations des passages sélectionnés du livre :

 

« Se relier » :

 

« L’homme du futur devra être celui du cosmos, d’une surhumanité spirituelle. L’intelligence peut être poussée dans ses retranchements ramifiée. Cent milliards de neurones, quel capital ! Beaucoup meurent au cours de l’existence, mais la plupart des gens n’en utilisent qu’une infime partie alors qu’il faut énergiquement développer les nervures de la pensée. La plupart de ses neurones ont servi à Einsteins pour écrire « E=MC2 » à la fin d’un manuscrit, qui n’a pu récemment être vendu aux enchères, tant son prix était immoral. Cet acquis neurologique de l’homme reste souvent en sommeil. L’Etat sait anasthésier le peuple, le rendre plus malléable. Toutes sortes de drogues lui sont administrés : télévision, vidéothèque,, informatique, sans oublier le tabac et l’alcool qui remplissent les caisses des gouvernements.

 

Ces intoxications font oublier l’essentiel au citoyen, tel avenir de l’homme.

 

La route de nouvel homme reste à faire.

 

Theillard Chardin, dont la pensée avait déjà franchi le cap du troisième millénaire croyait au retour des valeurs : morales, spirituelles, mystiques. Sa philosophie religieuse fut incomprise mais sa pensée « tout ce qui monte converge » dynamise toujours les penseurs qui préparent l’avenir du genre humain.

 

Je me suis inspiré de cette réfléxion … « Il est une montagne unique. Nous la gravissons les uns des autres par des sentiers différents avec l’espoir de nous retrouver un jour au sommet, dans la Lumière et au dessus des nuages. »

 

« Se soustraire » :

 

« Ce serait une renaissance, la supervie et non la survi. La préparation d’un homme cosmique, spirituel et authentique, dépouillé de ses inutilités. Moins d’artifice, de bruit et de fureur. ..La nature nous apprend sa sagesse. Le Sahara nous enseigne à ne pas gémir, à ne pas parler inutilement. Les mots inutiles nous intoxiquent. Le silence d’ailleurs fait partie de beaucoup de règles religieuses. Le désert comme diocèse vous ponce l’âme, vous apprend des gestes en symbiose avec le corps, une certaine lenteur intérieure.

 

Voir loin et clair est devenu ma devise.

 

Le désert c’est aussi l’apprentissage de la soustraction. Deux litres et demi d’eau par personne et par jour, une nourriture frugale, quelques livres, peu de paroles. Les veillées du soir sont consacrées aux légendes, aux contes, au rire. Le reste appartient à la méditation, au spirituel. Le cerveau met le cap en avant. Nous sommes enfin débarrassés des futilités, des inutilités, des bavardages. Soustraire, se soustraire, prendre l’essentiel non seulement d’objets mais de pensées, cet allégement est déjà une philosophie. Le désert n’est pas complaisant. Il sculpte l’âme, tanne le corps. Il faut supporter le soleil intense du jour, le froid de la nuit.. Trouver de l’eau, cette richesse. Supporter de perdre le sens du temps et de l’espace.

 

 

J’espère un nouvel homme, implique pour moi une renaissance, un être affranchi de beaucoup d’inutilités. Nous compliquons trop nos existences. Mon père disait : nous sommes possédés par nos possessions ». Le désert nous apprend à nous soustraire des futilités et inutilités. Placés dans un spirale infernale, nous sommes dépendants de la société de consommation. Alors que la source du bonheur est en nous même. Pour certains, je crois que cette nappe phréatique ne soit tarie.  Même les enfants sont blasés par un déluge de jouets. Cette gabegie empoisonne l’homme.

 

Contre la religion du profit, nous devons opposer la religion de la beauté, son pain vivant, son eau vive.

 

Le silence oppresse le citadin qui le noie dans les mots.

 

Le goût de la pérennité et la liberté intérieure toujours présente qui animent têtes et jambes.

 

Un homme soumis à la modernité et au béton est démuni dans un tel monde, s’il ne se régénère pas aux deux niveaux essentiels qui le structurent verticalement et horizontalement : la Terre et le Ciel.

 

« Résister » :

 

Les manifestations montrent que l’histoire n’a pas d’imagination ; elle se répète « au nom du Père le crime et du Fils le pouvoir et du Saint Esprit l’Argent. Tout est mis en place pour recommencer « le jamais plus ». Seuls les mots changent, mais les grands thèmes obscurs demeurent.

 

Notre objectif est de convaincre les hommes qu’il faut renoncer à la violence et à la guerre. Nous n’espérons pas pour autant les inciter du jour au lendemain à adopter l’idéal des Béatitudes. On sème presque au hasard, peut être qu’un jour un grain germera. Un grain individuel bien sûr.

 

« Si nous croyons en quelque chose, nous avons le devoir d’exprimer nos certitudes comme nous le pouvons, qu’elles soient spirituelles, religieuses, sociales ou humanitaires. C’est une forme de résistance tout comme une façon de se fortifier soi même avec ses convictions. Si nous réussissons à toucher une conscience sous une forme ou sous une autre, notre combat n’aura pas été totalement vain.

 

Je ne suis pas pessimiste, mais clairvoyant. Beaucoup me parent du qualitatif d’illuminé. Je les en remercie. Il est vrai que je suis ébloui, éclairé, rempli de lumière, car je suis fasciné, émerveillé par la Vie, la Supervie. Le fait de découvrir, d’ouvrir les yeux chaque jour avec la fraîcheur d’un enfant me comble d’immensité et de lumière. Heureusement, il y a ces résistants, cette poignée de veilleurs qui ne éveillent d’autres. Le grain semé s’est multiplié. Ce sont des écologistes, des chercheurs philosophes. Leur célébrité donne un écho plus large à ce mouvement de sauvegarde de la planète.

Publié dans Harmonie Relationnelle

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